Sur une idée de Chiffonnette
Le Caire est immense et j’ai donc rôdé un long moment avant de me retrouver sur une large avenue goudronnée tracée en courbe et en descente. La route surplombait une zone d’entrepôts déserts dont les toits servaient de poubelles.
Il régnait là une activité crépusculaire.
La journée était finie pour les transporteurs et ils se rassemblaient avec leurs charrettes et leurs ânes pour faire la course.
A trois de front, ils dévalaient la courbe en pente au grand galop, à deux sur chaque charrette, donnant de la voix et du fouet, frappant leurs petits ânes jusqu’à la démence, la galabeya gonflée par la vitesse.
En bas, les ombres des bookmakers et des parieurs attendaient les vainqueurs.
Dans la nuit brillaient les dents blanches des jockeys et les étincelles que les fers arrachaient au goudron.
Poil de cairote - Paul Fournel
