19 mai 2013
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Quand j'étais petite, chaque neige était une fête.
Quand la neige tombait la nuit et que le réveil se faisait sous une blancheur immaculée, c'était une fête. Presque mieux que la venue du Père Noël, ce vieillard aux cheveux couleur d'écume, que l'on n'apercevait jamais quand il venait déposer ses colis magiques. La cour était silencieuse, rien n'est plus silencieux que la neige qui tombe, ces minuscules flocons, brillants comme des étoiles, des flocons légers qui semblent hésiter à se poser, portés par le vent, virevoltants. L'unique arbre de la cour prenait une silhouette toute différente, les branches légèrement plus basses que d'habitude. C'est à la fois léger et lourd la neige.
Quand la neige tombait le samedi ou le dimanche, c'était une fête : notre clan de copains partaient en haut de la colline, et nous dévalions la pente sur une luge de fortune, le plan était, une fois en bas, de ne pas remonter la luge, de la laisser au dernier arrivé et de remonter en courant. Nous essayions d'attraper ces plumes d'oie qui fondaient aussitôt dans les moufles, sur la langue. Recevoir un flocon forcément plus froid et plus gros que le voisin dans le cou déclenchait rires et hurlements , nous criions : " j'en ai eu un dans le col, ça brûle!!!!" le bonhomme de neige permettait d'unir nos efforts, colle compacte, la neige devenait pâte à modeler, souple et solide à la fois.
Quand Madame Neige se décidait à voltiger, quand nous étions en classe , c'était une fête. Nous nous regardions, nous les enfants, émerveillés, comptant les minutes qui nous séparaient de la récréation, mais aussi de la bataille de boules de neige, du bonhomme. Parfois l'instituteur, qui nous voyait nous tortiller sur nos bancs, nous faisait sortir cinq minutes plus tôt. Intenables, par ce temps, pas moyen de se concentrer sur nos livres ou nos leçons. Il pouvait bien nous faire des blagues, nous poser des questions sur Henri IV , son panache blanc, sa poule au pot, les mathématiques. Rien ne nous atteignait . La neige étendait son manteau, comme une étole et nous appelait dans un silence admirable.
Maintenant j'ai grandi et neige est synonyme de ville, de trottoirs verglacés, d'escaliers à déblayer, les premiers jours, de gadoue noirâtre, les suivants, et des inévitables problèmes de trains de banlieue....Heureusement qu'il y a un écolier et une collégienne à la maison pour se souvenir de la magie de la neige....
Texte écrit dans le cadre de cet atelier (cours d'écriture créative à distance) que m'a fait connaître Cécile d'Ecrimagine
Il fallait écrire un texte en partant des mots "école " et "blanc" !
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Son texte sur la même consigne mais avec les mots "Bonheur et Orange" est ici
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Consigne couplée à la proposition de Lili galipette que vous pouvez retrouver ici
Cécile 22/05/2013 20:40
Valentyne 23/05/2013 20:27
ceriat 22/05/2013 10:47
Valentyne 23/05/2013 20:22
ceriat 20/05/2013 11:26
Valentyne 20/05/2013 18:51
noctenbule 19/05/2013 16:49
Valentyne 20/05/2013 18:43
zazimuth 19/05/2013 14:25
Valentyne 20/05/2013 18:43