26 mai 2013
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Pour partir du Maroc, il y a plusieurs solutions, payer (très cher un passeur, peut être un escroc), ou alors trouver quelqu'un qui propose un travail en Europe.
Ce livre retrace le parcours d'Azel, mais aussi celui de Kenza , sa soeur, celui de Siham, l'amie d'Azel qui veut devenir infirmière ou garde-malade.
Sur fond de chômage, de désenchantements, d'espoirs, de rencontres, le lecteur suit le difficile périple d'Azel qui parviendra à atteindre son but mais à quel prix! sans dévoiler la fin ni les moyens il finit par y perdre sa dignité (et presque sa raison).
Ce livre est découpé en chapitres qui porte le prénom du narrateur : Azel mais aussi Kenza, Siham, Miguel qui aidera le frère et la soeur. J'ai beaucoup aimé l'alternance des points de vues (pour tout dire s'il n'y avait eu que le point de vue d'Azel, ce livre me semblerait bien déprimant) mais les personnages féminins m'ont semblé à la fois crédibles et ne se laissant pas abattre.
Un livre triste sur une jeunesse qui perd l'espoir en son pays et qui ne veut qu'une seule chose : le quitter. La seule autre alternative semblant le refuge vers l'intégrisme.
En conclusion : Un livre assez triste mais très intéressant.
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Deux extraits :
J'ai déjà tenté de brûler les quatorze kilomètres qui nous sépare de l'Europe, mais j'ai été escroqué, et j'ai eu plus de chance que mon cousin Nourreddine qui s'est noyé à quelques mètres d'Almeria, vous vous rendez compte? p36
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Une conversation entre Azel, Siham et Miguel
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Ce fut Siham qui eut le courage de poser la question :
- Pouvez vous nous aider à obtenir un visa ?
Azel fut contrarié par la sècheresse de la demande. Il s'excusa auprès de Miguel puis ajouta :
- Vous savez , aujourd'hui de plus en plus de jeunes ne rêvent que d'une chose : partir, quitter ce pays.
- C'est triste, répondit Miguel, je sais, vous n'êtes pas les premiers à me demander de l'aide. Quand un pays en arrive à ce que sa crème veuille le quitter, c'est bien triste. Je ne porte pas de jugement sur tout cela mais j'avoue que, d'un côté, je vous comprends, de l'autre, je suis embarrassé. A votre âge, moi aussi j'ai eu ce rêve. Même si les deux situations ne sont pas comparables. L'Espagne était invivable. Franco ne voulait pas mourir et son système religieux et militaire sévissait partout. Or, j'ai eu la chance fantastique de quitter Barcelone pour New-York, j'avais réussi un concours des Beaux-Arts. Cela m'a sauvé. J'avais l'impression de passer de l'obscurité à l'énergie et à la lumière. Je n'en pouvais plus de la vie étriquée, hypocrite, où tout sentait l'humidité et la mauvaise poussière, celle qu'on ne voit pas et qui colle aux choses, aux vêtements, aux cheveux et surtout à l'âme. p51
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Une participation au challenge Littérature Francophone de Denis
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Une participation au Challenge de Philippe "lire sous la contrainte" où la contrainte était de lire un livre dont le titre comporte un verbe à l'infinitif
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Mon tour du monde pour le Maroc chez Helran