1 décembre 2012
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Katrina raconte les deux années qui suivent la disparition de sa mère. Au début, Katrina paraît indifférente, une adolescente dans toute sa splendeur qui passe son temps à juger les adultes et à se regarder le nombril. Au fil des pages, elle prend de l’épaisseur. Elle explique les difficiles relations qu’elle entretenait avec sa mère.
Et quelle mère !!! Une mère qui dénigre sa fille, une femme qui s’ennuie et qui rend la vie impossible à sa fille et ce depuis son plus jeune âge.
"Elle avait choisi pour moi le prénom Katrina parce qu’elle voulait en fait m’appeler Kat. Elle voulait en fait m’appeler Kat parce que j’allais être son petit chat. « Viens ici, Kat. Ici, mon petit chat. Minou, Minou, minou ! ». Elle m’appelait, et moi, je venais. Parfois elle me caressait même la tête et me grattait derrière les oreilles.
Katrina. Un genre de chat de luxe. Une race russe, peut-être. Le genre de chat qui vous décore un canapé rien qu’en dormant dessus.
J’ai donc cru pendant un certain temps que j’étais bien le petit chat de ma mère, et rien d’autre que cela. Quand je fus assez âgée pour comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de plaisanterie, je me suis mis même à ronronner pour elle, à ramper jusqu’à l’endroit où elle était assise et à me frotter contre ses jambes.
Mais, quand je fus encore plus grande, je finis par me contenter de la regarder méchamment en silence chaque fois qu’elle m’appelait, sans bouger d’un centimètre. Elle sifflait alors entre ses dents, lançait des coups de griffe dans ma direction, avant d’éclater de rire. Au bout d’un moment, je ne pus plus la supporter. Le simple fait de l’entendre traverser le salon avec ses chaussons me donnait la migraine.(p 23)
J’ai aimé le ton de Katrina, très imagé (la scène de son premier bal avec Phil où elle se compare à une baleine et Phil à un poulet affolé vaut le détour). Elle a un ton direct et percutant, sans concession, et ce qu’elle parle à son père, à ses amies, à sa psy, ou à l’inspecteur chargé d’enquêter sur la disparition de sa mère. Katrina ne mâche pas ses mots, ni sur sa mère, ni sur son père ou encore à l’encontre de la mère (aveugle) de son petit ami. Elle est tour à tour antipathique puis deux pages après sympathique, et on a envie de faire un câlin à ce papillon pas encore sorti de la chrysalide de l’adolescence, qui n’a pas de modèle maternel digne de ce nom.
Et puis petit à petit, on comprend mieux cette mère, qui (pour moi) est maltraitante (elle ne lève pas la main mais déprécie sans cesse sa fille). Mère au foyer, sans aucun souci d’ordre pratique ou financier, elle a du temps à revendre mais elle n’arrive pas à trouver un sens à sa vie . Pas étonnant que tout le monde croit alors à la fugue ….
Vers la moitié du livre, Eve, la mère a tout le même droit à des circonstances atténuantes : Peut on aimer ses enfants si on n’a pas soi même eu d’enfance digne de ce nom ? Que faire pour ne pas reproduire une situation familiale difficile ?
Le père, quand à lui, est plutôt bonhomme, sans grande personnalité, amoureux sans retour de sa femme (« sans couilles » comme dit Katrina)
Je me demande comment peut s’en sortir un adolescente avec un tel exemple de parents.
En conclusion : un livre subtil sur les relations mère-fille principalement mais aussi sur l’équilibre (ou plutôt déséquilibre) dans une famille presque comme les autres.
Un coup de coeur chez Asphodèle ICI
Ma troisième participation au challenge de Calypso : Un mot des titres
Le mot était "Blanc"
et ma deuxième participation au challenge les animaux du monde de Sharon
Lettre K