Atelier de Gwenaelle (lien vers les autres participants)
Je me souviens de mon doudou « Titine » que je traînais partout. Je l’ai mise un jour entre l’abat jour et l’ampoule. Alertée par l’odeur, ma mère était entrée dans la chambre en criant que j’étais folle et que cela allait mettre le feu à la maison. Titine n’a pas pu être réparée : son tissu noirci était irrécupérable.
Je me souviens avoir fait deux ans de grande section de maternelle et avoir pleuré toute les larmes de mon corps en voyant mes copains partir au CP
Je me souviens du poulet rôti- frites du dimanche, à la peau craquante.
Je me souviens des mercredis avec l’île aux enfants et Casimir et Candy … et aussi 1 rue Sésame mais c’était moins bien.
Je me souviens des fêtes foraines et d’avoir attrapé le pompon.
Je me souviens avoir joué à cache-cache pour retarder le moment d’aller au lit.
Je me souviens avoir partagé ma chambre avec mon grand frère. Il avait le lit du haut que je lui enviais.
Je me souviens du CP où il fallait absolument que je lève le doigt et dise « maître, maître » et pas « Papa, papa je sais répondre »
Je me souviens avoir hurlé « j’en ai marre d’être la deuxième, je peux jamais rien faire. Toujours trop grande ou trop petite. »
Je me souviens de l’odeur de l’eau de Cologne au chèvrefeuille de mon grand père paternel.
Je me souviens de mes premières lunettes, j’étais enfin comme tout le monde dans cette famille.
Je me souviens des trajets dans le train de nuit Reims-Marseille. Une fois, je suis tombée de la couchette du haut, sans me réveiller. Ma mère n’a pas dormi de la nuit, moi si.
Je me souviens de la plage à Marseille, et du drôle d’accent des copains sur la plage.
Je me souviens avoir vu Bambi au cinéma. Le popcorn avait le goût salé de mes larmes.
Je me souviens d’un bob jaune et noir avec marqué Suzuki. Mon voisin m’avait dit que j’avais de jolis yeux bridés et je m’étais examinée pendant des heures dans la salle de bain.
Je me souviens d’une robe bleue à rayures que m’avait tricoté ma mère. Le collant, bleu assorti, était tout rapiécé aux genoux.
Je me souviens des noms de quelques poneys de ma reprise de première étoile : Tara, Sibelle, Mélodie, Nouba, Shanty.
Je me souviens de ma première chambre toute seule suite à l’aménagement des combles de la maison.
Je me souviens avoir fabriqué une cabane avec les draps de mamie qui séchaient à l’arrière de la maison.
Je me souviens avoir eu un canard de compagnie un été. Je caressais ces plumes inlassablement. Il était toujours d’accord avec moi.
Je me souviens de mon premier bras cassé (le gauche) à 7 ans.
Je me souviens de l’explosion de joie de mes parents et grands parents au mois de mai 1981, Sur leur poste de télé, le visage d’un homme s’affichait lentement. Les yeux de mon grand père avaient un éclat particulier dans son visage amaigri.
Je me souviens de ma meilleure amie, Céline. Un vrai coup de foudre au CE1, on ne se quittait pas.
Je me souviens de la bouche de ma petite cousine qui s’accrochait goulûment au sein de sa maman.
Je me souviens de mon oncle qui jouait de la trompette ; J’avais peur que ces joues rouges éclatent ou qu’il s’envole comme une montgolfière.
Je me souviens de la phrase de ma grand-mère pour annoncer la mort de son mari : « Il est mort guéri » Cette phrase m’avait choqué, mon père m’avait expliqué ensuite que les « rayons » avaient bien éliminé son cancer mais tellement affaibli son organisme qu’il était mort d’épuisement, même si le cancer avait été « éliminé ».
Je me souviens m’être ennuyée en colonie de vacances.
Je me souviens avoir donné le biberon à un agneau dont la mère ne voulait pas s’occuper.
Je me souviens avoir dansé sur le pont d’Avignon avec Mickael à la fête de fin d’année de l’école.
Je me souviens être entrée dans un livre et avoir galopé avec Flicka dans l’herbe verte du Wyoming.
Je me souviens avoir entendu ma mère dire que mon petit frère était un « accident »
Je me souviens de mon deuxième bras cassé (toujours le gauche) à 9 ans
Je me souviens avoir joué aux playmobils avec mes frères. Je prenais toujours les indiens.
Je me souviens de mon entrée en CM2 dans la même classe que mon frère âgé de deux ans de plus que moi. Handicapé, il ne pouvait pas entrer en sixième. Il a du attendre deux ans une place dans une école « spécialisée »
Je me souviens avoir entendu mon père parlé des heures d’un timbre nommé « le vermillon »
Je me souviens de la varicelle : trois interminables semaines sans aller à la piscine.
Je me souviens du grenier et de sa malle au trésor.
Je me souviens des disputes entre ma mère et sa sœur : l’une trois enfants dont un « accident » et l’autre qui regardait son ventre désespérément vide.
Je me souviens de la pizza aux quatre fromages que faisait ma maman.
Je me souviens de ma grand-mère qui s’inquiétait des pieds de mon grand père qui avaient été gelés pendant sa captivité en Allemagne.
Je me souviens de mon huitième anniversaire où j’avais pu inviter des copines, j’avais fait ma « commandante »
Je me souviens de l’arrivée d’un chiot labrador pour Noël. Les cadeaux restaient au pied du sapin comme abandonnés. Tout le monde ne s’intéressait qu’au chiot et mon petit frère a fini par piquer une crise pour ouvrir ses cadeaux.
Je me souviens de l’odeur des classes lors de la prérentrée. Classes fermées pendant deux mois, odeur de craie, de cahiers neufs, odeurs de café. Plaisanteries d’instit contents de se retrouver.