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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 06:13
MIROIROMBRES.jpgParis 1891. Louis Denfert, le héros de ce roman policier,  est journaliste à Paris. Il apprend qu’une jeune gouvernante anglaise, Mathilda Courray, a été assassinée dans le train de nuit Paris – Marseille. Son rédacteur en chef l’envoie enquêter à Dijon. Sur place, une piste le mène à partir pour Londres où il enquête sur un chercheur, porté disparu,  Ce chercheur était sur le point de commercialiser son invention,  une machine fabuleuse, ancêtre du cinématographe. En chemin, il s'associe avec un ancien militaire Emile.
.    
J’ai bien aimé ce livre , plus pour l’ambiance et le fourmillement d’anecdotes historiques que pour l’enquête policière en elle-même, somme toute assez classique. Le personnage de Louis Denfert  est dynamique, pas un temps de répit dans cette enquête menée tambour battant.
Ce livre resitue bien l’époque, avec des personnages connus que l’on croise plus ou moins rapidement Degas, Emile Zola, Octave Mirbeau, Charles Chaplin à 5 ans   ... et même Jack L'éventreur en filigrane. 
.
Comme souvent, je n'avais pas trouvé le coupable avant la fin.
.
J'ai également bien aimé le décalage avec les policiers actuels où l'autopsie de la victime peut être très détaillée (type les experts ou Patricia Cornwell). De plus, le fait qu'une bonne partie du roman se passe à Londres est très dépaysant (et les jeux de mots que les deux  français Louis et Emile,  ne comprennent pas sont bien expliqués au lecteur). 
.
En conclusion : une bonne lecture pour mes vacances d'hiver, au coin du feu.  
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Un petit extrait : 
- Nous avons cablé à Leeds pour avoir plus de renseignements sur cette Mathilda Courray. On attend la réponse , soupira Lochais en agitant sa fourchette. 
- Téléphoner aurait fait gagner du temps. 
- Le téléphone entre Paris et Londres ne fonctionne que depuis mars dernier et nous ne sommes pas à Paris. Nous venons tout juste d étrenner notre réseau téléphonique municipal, nous sommes loin d’être reliés à l’Angleterre !
Louis pesta en silence contre la lenteur du progrès. C’était rageant de savoir que tout était possible, mais que ça prenait tant de temps ! 
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Et un autre sur le progrès vu par  Louis : 
L'automotrice Rowan était repérable de loin à son panache de vapeur qui avait le désagrément de se condenser sur les passants, et Louis regretta une fois de plus que la France reste fidèle à la traction hippomobile ou mécanique au lieu de développer le tramway électrique. En Amérique, le système à prise de courant par perche et fil aérien connaissait un essor fulgurant sous l'impulsion des grandes compagnies telles que Westinghouse, Edison ou Thomson-Houston. Il était rageant pour un jeune homme de voir son pays à la traîne du progrès. 
Heureusement, on était en peloton de tête pour le vélocipède : la France affichait de superbes champions.   

 

 

Ma quatrième  participation au challenge de Calypso : Un mot des titres

Le mot était "Ombres"

 UN-MOT-DES-TITRES.jpg

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 00:00

 

UNE-ROSE-AU-PARADIS.jpgLa quatrième de couv explique très bien le point de départ du livre :

 

Une gigantesque manifestation réunit Place de la Concorde des millions de femmes enceintes venues dénoncer les effets de la bombe U. Mais il est déjà trop tard... Le cataclysme se déclenche. La planète Terre est réduite à néant. Cependant, Lucie, l'une des manifestantes, échappe mystérieusement à la déflagration.
Seize ans lus tard... Lucie vit avec son mari et ses enfants dans un univers étrange où le temps n'existe plus, où il suffit d'appuyer sur un bouton pour obtenir vêtements et nourriture.
Que s'est-il passé ? Pourquoi ont-ils échappé au cataclysme ? Qui est l'énigmatique Monsieur Gé que les enfants assimilent confusément à un Dieu ?

 

 

 

 Mes impressions sur ce livre :

Les 5 personnages sont enfermés dans une arche au milieu d’animaux endormis en attendant le vingtième anniversaire des jumeaux (nés dans l’arche le jour de la destruction de la vie sur terre par la bombu). Mais à l’approche des 16 ans des jumeaux, un évènement imprévisible (encore que) vient perturber le doux et monotone équilibre de l’Arche.  Il va falloir choisir entre sortir ou……. : un choix impossible pour la mère (mais c’est elle qui provoquera le choix)

 

J’ai lu ce livre le premier jour de mes vacances et j’ai passé un excellent moment. Il n’y a pas un temps mort et au-delà de l’histoire qui est très drôle (une fois dépassé le fait que la vie sur terre a été entièrement détruite). En effet dans ce huis clos familial, les personnages s’interrogent sur la vie, la mort, leur place dans leur micro société. Le fils (Jim) est touchant par sa naïveté, sa soif de connaissance, son désir de découvrir le monde extérieur, son enthousiasme à lire le dictionnaire.  Jif sa jumelle est aussi intéressante même si sa personnalité est moins évoquée. Le père est un savant un peu désorienté et la mère prend les choses en main (pour le meilleur et parfois le pire …mais elle agit). Mr Gé le dernier personnage est énigmatique et un peu inquiétant.

 

Un extrait sur l’enfance des jumeaux dans l’Arche

Et les nouveaux nés devinrent des nourrissons. Nourris aux seins de leur mère, un à gauche, un à droite, et alternativement  vice versa. Puis ils furent bébés avaleurs de bouillies fournies par le distributeur. Puis enfants adaptés au régime du poulet rôti. Il grandissaient dans l’Arche, ne connaissaient rien d’autre que l’Arche, et ne pouvant rien imaginer de plus. On ne construit un monde imaginaire qu’avec de matériaux pris dans le monde connu. L’imagination c’est de la mémoire passée à la moulinette et reconstituée en puzzles différents. Un être humain qui aurait été élevé uniquement dans du rouge, derrière des vitres rouges, ne pourrait jamais imaginer le bleu. Et Jim et Jif, malgré tout ce que racontaient leurs parents, surtout leur mère, ne pouvaient se faire la moindre idée de ce qu’étaient l’extérieur, l’espace. L’Arche était leur univers, leur univers avait des dimensions précises, et une limite ronde : le mur dans lequel il était tout entier contenu.

 

 

Un petit extrait : Mr Jonas pour s’occuper a construit un robot, Marguerite

 

M Jonas avait utilisé la carcasse du réchaud de l’atelier. Il l’avait monté sur deux courtes jambes épaisses se terminant par des pieds à roulettes. Ronds et larges comme des pieds de mammouths. De sa surface supérieure, à la place des plaques de cuissons, s’élançaient  quatre cous métallique brillants, long et souples, surmontés chacun d’une tête de Marguerite. M Jonas était un mécanicien génial mais un médiocre artiste. Renonçant à modeler les visages, il avait simplement avec le plastique dont il disposait, confectionné quatre masse sphériques de la grosseur d’un crâne, qu’il avait peintes en rose, et sur lesquelles il avait ensuite dessiné des yeux, des nez, des bouches et des oreilles, comme en dessinent les petits enfants des toutes petites classes. La pupille de chaque œil droit était un mini objectif électronique qui donnait à chaque tête une vision indépendante. M Jonas avait peint aussi les cheveux, une tête brune, une blonde, une châtain et une rousse. Les quatre visages de Marguerite étaient naïfs et charmants.

 

En conclusion : j’ai beaucoup aimé ce  roman de Barjavel post apocalyptique mais pas du tout pessimiste et au contraire très drôle (l’opposé de Ravages pour ceux qui l’ont lu et qui n’ont pas apprécié)

 

 

Ma participation à ma première lecture commune organisée par Laure

 

Les autres participants sont  :

Chroniques Littéraires

KazuChan

Douceur Littéraire

 

lc.jpg

 

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 00:14

Vian-Boris-L-automne-A-Pekin-Livre-214137130_ML.jpgDans ce livre, il ne sera pas question d’automne, ni de Pékin mais de la construction d’un train en Exopotamie. (un train totalement inutile puisqu’il ne mène nulle part, en même temps sans clients, c’est plus facile, et puis les clients ce n’est jamais content)

Comme j’aime l’étymologie, et que ma fille étudie au collège la Mésopotamie, j’ai cherché le sens de Potamie  qui veut dire fleuve. « Mésopotamie » signifie « au milieu des fleuves »

Pour le préfixe exo, je n’ai pas eu besoin de chercher ;-)

 

Ce roman retrace la construction d’un train en Exopotamie. Les personnages sont nombreux et les chapitres du début expliquent comment chaque personnage se retrouve embringué dans cette aventure.

 

Amadis Dudu est présenté dans un  premier chapitre, hilarant, où il essaie de prendre le bus 975 pour aller à son travail : il n’y parviendra jamais (à son travail), mais deviendra le chargé de projet de ce chantier.

Anne (un garçon comme son nom ne l’indique pas) et Angel son ami se trouvent embauchés sur ce chantier en tant qu’ingénieurs. Rochelle, la petite amie d’Anne, l’accompagne et devient la secrétaire d’Amadis.  Ce roman est l’histoire d’amour impossible d’Angel, amoureux de Rochelle, qui ne l’aime pas. Anne aime Rochelle, mais pas plus que cela. Mais c’est aussi l’histoire d’Athénagore l’archéologue, Petit Jean l’abbé, Claude Léon l’ermite, Cuivre l’assistante de l’archéologue qui trouve Angel à son goût,  l’hôtelier qui sera expulsé (son hôtel a le malheur de se trouver en plein désert pile où le train va passer !). Le lecteur rencontrera aussi Mangemanche le médecin,   Olive et Didiche , deux adolescents qui accompagnent leurs pères, qui sont ouvriers sur le chantier, et bien sûr ce salaud d’Arland (le contremaître que l’on ne verra pas du tout mais dont on entend régulièrement parler)   

 

Le ton est tour à tour loufoque (savez vous ce qu’est un pruneau d’agent ? ), irrévérencieux pour le catholicisme, totalement improbable (encore que certaines scènes du conseil d’administration de la société chargé de bâtir le chemin de fer m’ont paru très réelles). C’est en même temps avec une réflexion intéressante sur l’amour et l’usure dans le couple, l’amitié, la jalousie, et  l’homosexualité (celle d’Amadis, de Lardier et Dupont)

 

Beaucoup de rires, du désespoir, de l’incompréhension entre les protagonistes, la pire menant au meurtre puis au suicide.

  

Voilà un billet pas très construit, un peu brouillon, même peut être. Mais, s’il n’y a qu’une seule chose à en conclure, c’est que j’ai beaucoup aimé : pour l’histoire, les personnages l’inventivité autour du langage.

Ainsi si la construction d’une voie de chemin de fer qui ne mène nulle part par des personnages qui se cherchent et se croisent sans se trouver, avec des passages dans le loufoque pur vous intéresse, alors ce livre est pour vous.

  

Si quelqu’un est intéressé par ce livre, je peux lui envoyer. J’ai acheté ce livre dans une brocante (il n’est donc pas de la plus grande jeunesse) mais c’est le contenu qui compte ;-)

 

Un extrait sur le travail : dialogue entre Amadis et Athanagore

 

-         Au lieu de rester là, dit-il, vous feriez mieux de m’aider à tout préparer pour les recevoir.

-         Préparer quoi ? demanda l’archéologue.

-         Préparer leurs bureaux. Ils viennent ici pour travailler. Comment voulez vous qu’ils fassent s’ils n’ont pas de bureaux ?

-         Je travaille bien sans bureau dit Athanogore

-         Vous travaillez ? Vous ? ….Enfin…. Vous vous rendez bien compte que sans bureau il n’y a pas de travail sérieux, non ?  

 

Un dialogue entre Angel et Mangemanche

-         Je ne comprends pas du tout, dit Mangemanche.

-         C’est comme le jazz, dit Angel. La transe.

- J’entrevois, dit Mangemanche. Vous voulez dire : de la même façon, certains individus y sont sensibles, et d’autres pas

- Oui dit Angel. C’est très curieux, lorsqu’on est en transe, de voir des gens pouvoir continuer à parler et à manœuvrer leurs formes. Lorsqu’on sent la pensée, je veux dire. La chose matérielle.

- Vous êtes fumeux dit Mangemanche.

- Je ne cherche pas à être clair, dit Angel. Parce que cela m’embête tellement d’essayer d’exprimer une chose que je ressens si clairement ; et par ailleurs, je me fous en totalité de pouvoir ou non faire partager mon point de vue aux autres.

 

Et un ultime extrait sur des noms d’oiseaux tous plus magnifiques les uns que les autres

 

Sur le bateau Olive, Didiche et le capitaine recueillent un cormoran

-         Mais ça ne mord pas, un oiseau, dit Olive.

-         Ah ! Ah ! Ah ! dit le capitaine. C’est que ce n’est pas un oiseau ordinaire !

-         Qu’est ce que c’est ? demanda Didiche.

-         Je ne sais pas, dit le capitaine ; et ça prouve bien que ce n’est pas un oiseau ordinaire parce que les oiseaux ordinaires, je les connais : il y a la pie, le fanfreluche et l’écubier, et le caillebotis, et puis la mouture, l’épeiche et l’amillequin, la bêtarde et la cantrope, et le verduron des plages, le marche à l’œil et le coquillet ; en dehors de ça on peut citer la mouette et la poule vulgaire qu’ils appellent en latin cocota deconans .

-         Mince ! murmura Didiche. Vous en savez des choses, capitaine.

-         C’est ce que j’ai appris, dit le capitaine.

Olive avait tout de même pris le cormoran dans ses bras et le berçait en lui racontant des bêtises pour le consoler. Il se rembobinait dans ses plumes, tout content, et ronronnait comme un tapir.

-         Vous voyez, capitaine. Il est très gentil.

-         Alors c’est une épervuche, dit le capitaine. Les épervuches sont des oiseaux charmants, c’est dans le bottin.

Flatté, le cormoran, prit avec sa tête, une pose gracieuse et distinguée, et Olive le caressa.

 

 

 

Ma participation au challenge de Phildes "lire sous la contrainte" où il fallait lire un titre avec une saison
 challenge contrainte
Challenge lieux Imaginaires d'Aymeline (parce que l'Exopotamie, c'est pas sur la carte ;-)
logo-challenge-lieux-imaginaires.png

Challenge Babelio 9/26 - Lettre V

 critiquesABC2013

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 20:14

  

LittFrancophoneJe me suis inscrite au challenge de la "Francophonie d'Ailleurs" organisé par Denis du blog "Au bonheur de lire" 
.
Il définit ainsi quatre catégories d'écrivains pour ce challenge
.
1/ Littérature des pays où le français est la langue maternelle des écrivains :
 Belgique / Suisse / Québec et Canada français :Québec et Canada français  
Je compte bien lire  cette année "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker (Suisse)
.
2/ Littérature des pays où le français s'est développé comme langue de colonisation, et subsiste comme langue de culture ou de communication :
Afrique Subsaharienne / Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie) :
j'aimerais lire  "L'équation africaine" de Yasmina Khadra 
Pays de la péninsule indochinoise (Vietnam, Cambodge, Laos) :
 
3/ Littérature des îles
Iles créoles  / Haïti / Iles de l'océan indien / Antilles : J'aime beaucoup Raphaël Confiant
 
4/ Ecrivains qui ont choisi de s'exprimer en français (et qui ne viennent pas de ces pays)
.
Je pense commencer ce challenge en lisant Joseph Kessel "Les cavaliers"
.
 Pas de nombre de titres minimum ni de date limite, juste le bonheur de lire ;-)
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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 10:54

k.jpgEeguab, Asphodèle et moi même vous proposons un lecture commune de ce livre.

50 textes ou "nouvelles" , lesquels vous plairont , déplairont, vous ferons rire ou peur ? 

Si cela vous intéresse, un petit commentaire ici 

Parution pour le 31 janvier ;-)

Vous pouvez aussi participer au challenge de  Métaphore sur les Romans Cultes ;-) avec cette lecture
tour-quebec-septembre-frissons-octobre-plein--L-J BS1L

 


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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 06:13


oiseau-blizzard.jpgL’action se passe dans une banlieue américaine, à  Garden Height dans l’Ohio à la fin des années 80. Eve, la mère, disparaît alors que sa fille unique Katrina a 16 ans. Un vague coup de fil à son mari pour dire qu’elle part, puis le silence, glacial.
Katrina raconte les deux années qui suivent la disparition de sa mère. Au début, Katrina paraît indifférente, une adolescente dans toute sa splendeur qui passe son temps à juger les adultes et à se regarder le nombril. Au fil des pages, elle prend de l’épaisseur. Elle explique les difficiles relations qu’elle entretenait avec sa mère. 
Et quelle mère !!! Une mère qui dénigre sa fille, une femme qui s’ennuie et qui  rend la vie impossible  à sa fille et ce depuis son plus jeune âge.

"Elle avait choisi pour moi le prénom Katrina parce qu’elle voulait en fait m’appeler Kat. Elle voulait en fait m’appeler Kat parce que j’allais être son petit chat. « Viens ici, Kat. Ici, mon petit chat. Minou, Minou, minou ! ». Elle m’appelait, et moi, je venais. Parfois elle me caressait même la tête et me grattait derrière les oreilles. 
Katrina. Un genre de chat de luxe. Une race russe, peut-être. Le genre de chat qui vous décore un canapé rien qu’en dormant dessus. 
J’ai donc cru pendant un certain temps que j’étais bien le petit chat de ma mère, et rien d’autre que cela. Quand je fus assez âgée pour comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de plaisanterie, je me suis mis même à ronronner pour elle, à ramper jusqu’à l’endroit où elle était assise et à me frotter contre ses jambes. 
Mais, quand je fus encore plus grande, je finis par me contenter de la regarder méchamment en silence chaque fois qu’elle m’appelait, sans bouger d’un centimètre. Elle sifflait alors entre ses dents, lançait des coups de griffe dans ma direction, avant d’éclater de rire. Au bout d’un moment, je ne pus plus la supporter. Le simple fait de l’entendre traverser le salon avec ses chaussons me donnait la migraine.(p 23)

J’ai aimé le ton de Katrina, très imagé (la scène de son premier bal avec Phil où elle se compare à une baleine et Phil à un poulet affolé vaut le détour). Elle a un ton direct et percutant, sans concession, et ce qu’elle parle à son père, à ses amies, à  sa psy, ou à l’inspecteur chargé d’enquêter sur la disparition de sa mère. Katrina ne mâche pas ses mots, ni sur sa mère, ni sur son père ou encore à l’encontre de la mère (aveugle) de son petit ami. Elle est tour à tour antipathique puis deux pages après sympathique, et on a envie de faire un câlin à ce papillon pas encore sorti de la chrysalide de l’adolescence, qui n’a pas de modèle maternel digne de ce nom.
Et puis petit à petit, on comprend mieux cette mère, qui (pour moi) est maltraitante (elle ne lève pas la main mais déprécie sans cesse sa fille). Mère au foyer, sans aucun souci d’ordre pratique ou financier, elle a du temps à revendre mais elle n’arrive pas  à trouver un sens à sa vie . Pas étonnant que tout le monde croit alors à la fugue …. 
Vers la moitié du livre, Eve, la mère a tout le même droit à des circonstances atténuantes : Peut on aimer ses enfants si on n’a pas soi même eu d’enfance digne de ce nom ? Que faire pour ne pas reproduire une situation familiale difficile ? 

Le père, quand à lui, est plutôt bonhomme, sans grande personnalité, amoureux sans retour de sa femme (« sans couilles » comme dit Katrina)

Je me demande comment peut s’en sortir un adolescente avec un tel exemple de parents. 

En conclusion : un livre subtil sur les relations mère-fille principalement mais aussi sur l’équilibre (ou plutôt déséquilibre) dans une famille presque comme les autres.

 

Un coup de coeur chez Asphodèle ICI 

 

Ma troisième participation au challenge de Calypso : Un mot des titres

Le mot était "Blanc"

 UN-MOT-DES-TITRES.jpg

 et ma deuxième participation au challenge les animaux du monde de Sharon

images

  critiquesABC2013.jpg

 

Lettre K 

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 22:14

 mon_chien.jpg

L’action se passe à Point Dume, un lotissement en Californie. 
Le narrateur est un homme d’une cinquantaine d’année, scénariste au chômage à Hollywood. 
Un soir où il rentre en état d’ébriété, il découvre un chien (énorme, stupide et obsédé sexuel) sur la pelouse de son jardin. Le lecteur suit alors les pensées de cet homme, dépressif, un peu paumé. 
Sa seule motivation semble être de voir ses quatre enfants (de jeunes adultes) le laisser tranquille et enfin partir de la maison. 
Je dois dire que je n’ai pas été enthousiasmée par ce livre, que beaucoup considère comme culte.
Il se lit facilement, n’est pas inintéressant mais il m’a gêné presque tout du long. 
Ce père est égoïste, ne cherche pas à comprendre ni ses enfants ni sa femme et ses pensées sont très clichés, notamment un forme de racisme qui revient très fréquemment. 
Par exemple, lors d’un dialogue entre le père et son fils aîné Dominic qui tombe régulièrement  amoureux de femmes noires :
.
- "Bon dieu, qu'as tu contre les femmes blanches? "
Il s'est retourné avec un sourire en finissant de boutonner sa chemise.
- "Certains aiment la viande blanche et d'autre la rouge. Chacun ses goûts, non ?"
- "Tu n'as donc aucune fierté raciale ? "
- "Fierté raciale! Dis donc c'est une sacrée expression, P'pa. J'parie que t'as concocté ça tout seul. Incroyable...Pas étonnant que tu sois un si grand écrivain" 
.
Les enfants, ne sont pas plus sympathiques : la fille, Tina, n’a pas réellement de personnalité et s’entiche d’un ancien soldat. Tous deux partent en vadrouille en camping car….. mais reviennent régulièrement vider le frigo ou utiliser la machine à laver. Un autre fils, Denny, acteur, rivalise d’ingéniosité et de tricheries pour éviter de faire son service militaire. 
Harriet, la mère passe son temps à menacer de le quitter suite à ses infidélités et lui ne pense qu’à tout larguer pour partir à Rome.

Enfin le dernier fils, Jamie,  le seul sympathique et tourné vers les autres (il travaille dans un centre pour enfants handicapés) sera la victime de l’inconsistance de son père et de l’obsession sexuelle du chien qui saute sur tout ce qui bouge. 
.
En bref, je n’ai pas trop accroché à ce roman (peut être l’humour est trop second degré pour moi) ou les personnages trop immoraux. 
En cherchant un peu, sur le net, des avis plus positifs que le mien, j’ai trouvé celui-ci qui fut pour moi une illumination :  ici 

Sur babelio ce lecteur (lehane-fan) compare ce livre à une série « Mariés, deux enfants ». Une série que j’ai pas mal regardé parce que ma colocataire à l’époque de cette diffusion adorait. (j’aimais pas mais bon faut faire des compromis )
Je dois dire que je détestais cette série : le chacun pour soi des personnages, une certaine cruauté aussi …… 
A la même époque et un peu avant, je regardais le Cosby Show que j’adorais ;-) Comme quoi, on ne change pas ;-)
Je ne regrette cependant pas cette lecture : je réessaierai sûrement un autre livre de cet auteur …. dans quelques temps 
.
Un dernier petit extrait pour la route ;-) 
J'avais deux théories pour expliquer l'inadaptation de Stupide. Selon la première, il avait certainement appartenu à une portée de nombreux chiots, une dizaine de frères et soeurs, tous plus vigoureux que lui même, si bien qu'à l'heure des repas tous sauf lui avaient une mamelle à téter. Et il devait attendre que les autres fussent rassasiés avant de trouver un téton disponible, mais sa mère avait alors épuisé ses réserves ou bien elle en avait par dessus la tête, moyennant quoi elle le rejetait. Stupide avait amèrement souffert de ces mauvais traitements précoces ; au fil du temps, surtout pendant la puberté, il avait ruminé de rejet maternel et finit par détester toutes les femelles.
Ou alors, ayant atteint la maturité sans rencontrer de problème majeur avec ses parents, il avait connu une première expérience sexuelle désastreuse. Peut être avec une chienne frigide, une femelle de grand danois, ou une fière à bras qui l'avait non seulement repoussé mais, mais sans doute rossé.

 

Ma deuxième participation au challenge de  Métaphore sur les Romans Cultes ;-)
tour-quebec-septembre-frissons-octobre-plein--L-J BS1L

Ma première participation à celui de Sharon "les animaux du monde" 

 images.jpg

Et la sixième au challenge ABC du challenge Babelio à la lettre F 

 

critiquesABC2013

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 00:26

HOME.jpgMercredi, dans ma boîte au lettres, j'ai reçu  "Home" De Toni Morrison (auteure que je n'ai jamais lue). Merci à Price Minister et à ma marraine Aymeline

 

Dans les années 50, aux Etats-Unis. Franck Money, 24 ans, est rentré depuis quelques mois de la guerre de Corée, où sont morts ses deux meilleurs amis. Il arrive difficilement à se réintégrer, ne parvient pas à garder un boulot, poursuivi par ses souvenirs de combats et par une action horrible qu’il a commis pendant cette guerre. Se sentant coupable, il ne retourne pas dans le lieu de son enfance et se contente de vivre au jour le jour. Aidé un temps par Lily, il plonge dans l’alcool pour pouvoir supporter ses hallucinations et sa misère. Une lettre l’informe que sa Sœur Cee est gravement malade. Il part donc, la rejoindre à Lotus, Alabama, en train et en bus. 
 
Pour la rejoindre, Franck s’évade d’un asile où la police l’a enfermé pour bagarre et vagabondage.
.
Le métal glacé de l’escalier de secours lui causa une telle douleur  qu’il sauta par-dessus la rampe et planta ses pieds dans la neige plus tiède, par terre.
Un clair de lune dément, assorti à sa frénésie désespérée, faisaient le travail d’étoiles absentes en éclairant ses épaules voûtées et les empreintes de ses pas dans la neige. (p18)
.
A travers cette quelques jours de voyage et de nombreux allers retours (en pensées) en Corée, on suit Frank dans la recherche de sa sœur au milieu d’une Amérique ségrégationniste. Une Amérique  qui a intégré les noirs dans son armée mais qui les rejette à leur retour. 
En parallèle des pensées de Franck, on suit celles de Cee, sa jeune sœur de 20 ans. Celle-ci a très mal vécu le départ de son frère  en Corée et enchaîne erreurs de jugement sur erreur, en se mariant à un voyou puis en acceptant un poste chez un médecin. Par petites touches, de souvenirs en souvenirs,  Toni Morrison  décrit de façon émouvante, la vie de Franck et de sa  famille. Une famille misérable, obligée de fuir le Texas, quand il a quatre ans. Ils sont accueillis (tolérés plutôt)  par un grand père indifférent et une grand-mère cruelle. 
Pour des enfants, comment grandir dans de telles conditions de dénuement tant matériel qu’affectif, les parents étant obligés de cumuler deux emplois pour juste survivre ? 
.
Un livre où l’espoir est cependant présent et où les personnages ne se laissent pas abattre, malgré une existence injuste et difficile. Un amour fraternel très fort qui permettra au frère et à la sœur de se retrouver et de continuer leur chemin.
Cee est un personnage intéressant qui a une réelle réflexion sur sa vie et celles de son entourage. 
Elle ne pouvait accéder à la colère- elle avait été tellement idiote, tellement désireuse de faire plaisir. Comme d’habitude, elle mettait sa bêtise sur le compte de son manque d’instruction, mais cette excuse s’écroulait dès l’instant où elle songeait aux femmes expertes qui s’étaient occupées d’elle et l’avaient guérie. Certaines devaient se faire lire des versets de la Bible faute de savoir elles mêmes déchiffrer les caractères d’imprimerie ; ainsi elle avaient aiguisé les talents propres aux illettrés : mémoire parfaite, esprit photographique, sens aigu de l’odorat et de l’ouïe. Et elles savaient guérir ce qu’un médecin savant et criminel avait saccagé. Si ce n’était pas de l’instruction, alors qu’est ce que c’était ? (p136) 
.
Un livre plus qu’émouvant, percutant …….
Merci à Price Minister pour l’envoi de ce livre que vous pouvez trouver ici 
 
20/20 pour l’histoire, les personnages , la description du contexte historique......

 


 rentrc3a9e-littc3a9rraire-v2-logo.jpg

 

Ma deuxième participation au challenge rentrée littéraire de Hérisson

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 06:00

 

Ce tome est la suite de ce livre, emprunté à la bibliothèque au rayon ado, qui m’avait beaucoup plus

Mon avis et quelques extraits : 
Izaïn et ses amis sont toujours poursuivis par les pirates de fer, qui veulent s’emparer d’Izaïn et de son livre. Sur un rythme toujours soutenu, j’ai suivi avec plaisir les aventures de Izaïn, du Bosco, de Légyria. Petit à petit, ils parviennent à s’échapper de leurs poursuivants.
Le point de vue change fréquemment dans le livre. On suit tour à tour chaque personnage,   Légyria, l’intrépide capitaine de L’Espérance.

"A présent, elle avait besoin d’une diversion – de quoi occuper les pirates pendant qu’elle passerait à l’action. Surmontant sa répugnance pour le monde maritime, elle prit la direction du fleuve dont les eaux renvoyaient un reflet trouble du ciel étoilé. Les hublots du steamer s’illuminaient de mille feux follets éclairés par autant de lampes à fluide qui brûlaient toute la nuit. Avec son crâne de métal en guise de figure de proue, Désolation écrasait de toute sa masse les minables baraques érigées le long du quai. Des sentinelles montaient la garde à proximité."
QUETE-ESPERANCE2.jpg
Espérance (l’énorme vaisseau-du-désert-limace) reste mon personnage préféré même si j’e l’ai trouvé moins présente dans ce second tome. 

"Izaïn se concentra pour entrer en contact avec Espérance. L’agitation avait réveillé le vaisseau. Son chant secret exprimait un mélange d’émotions confuses, parmi lesquelles la peur l’emportait. Izaïn entonna une mélodie d’apaisement. Puis il donna le signal du départ. Il lui fallut insister pour persuader Espérance d’avance en direction des flammes. Celles-ci formaient déjà une barrière par endroits infranchissable. Chaque instant perdu réduisait les chances de s’échapper."

Mester, une jeune femme pirate de fer, les aide dans leur fuite et apporte une autre vision moins tranchée des fameux pirates de fer : 

"- Moi non plus, je n’ai pas eu le choix rétorqua Mester. Tu crois que les recruteurs m’ont demandé mon avis avant de m’ouvrir le crâne ? 
Elle désigna d’un geste le bandage qui lui ceignait le front. 
- Je ne vois pas le rapport dit le sculpteur. 
- Imagine une voix dans ta tête en permanence, qui t’indique quoi faire. Une voix à laquelle il est impossible de résister. Une voix qui ne te laisse aucun répit et modèle tes pensées. Tu ne peux pas la faire taire. Tu ne peux que lui obéir." 
Dans ce tome, on en apprend plus sur les mystérieux fondationnistes du précédent tome (Guérison, un nouveau personnage, parle ainsi à Orso)

« Les fondationnistes ? Ils se raccrochent à de vieilles légendes dans l’espoir que cela adoucira leur passage sur le Territoire. J’en ai entendu prêcher ici et là. Tout ce qu’il promettent tient en un mot : Prospérité. Mais ça n’a rien de concret. Leur jardin merveilleux se trouve au-delà de la vie ! Qui a envie de mourir pour profiter de ces bienfaits ? Pour ce qui me concerne, c’est ici et maintenant que je veux tirer le meilleur parti du monde qui m’entoure.
Et enfin une petite description de ce monde pour le challenge d’Aymeline.
Hujin était la plus grande ville au sud du Territoire, l’équivalent de Baas’abell par son influence sur la région. Mais la comparaison s’arrêtait là. Si la cité septentrionale avait développé un activité industrielle, sa rivale méridionale était demeurée fidèle à un art de vivre hérité des anciens. De puissants chefs de tribu y avaient bâti leur palais et s’y  partageaient le pouvoir. Les échanges commerciaux y étaient l’apanage des pirates de fer, dans la mesure où Hujin, implantée en bordure du delta de l’Ephrat et de la mer intérieure sur laquelle débouchait le fleuve, constituait une escale privilégiée pour les steamers sur le chemin du retour vers l’île de la Confrérie.

Une bonne lecture, ce deuxième tome. J’ai d’ailleurs enchaîné par le troisième tome qui ne m’a pas trop plut et que je ne chroniquerai donc pas. 

 

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 C'était ma sixième participation au challenge d'AYMELYNE 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:14

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Ce livre est parti hier chez Soène ;-) 

Y a t il d'autres intéressés ??

Si oui, faite le savoir en commentaire (ici ou chez Soène)

 

Bon dimanche à tous ;-)

 

Ce livre est un recueil de nouvelles écrites par des internautes suite à un concours sur Facebook. Le sujet  était de raconter une rencontre par le biais de ce réseau social. 

J’ai aimé dans ce livre ces témoignages de « vraies » personnes  qui racontent ce que Facebook a changé (ou pas) dans leur vie. 

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