15 juin 2013
6
15
/06
/juin
/2013
10:59
La mégère m'avait vu, le front en sueur
Elle avait ébauché un rictus carnivore,
Qui inaugurait très bien mon futur malheur
Dégoulinant et me sortant par les pores
Sacripant, tu n'es qu'un vulgaire détrousseur
Un voleur ! disaient les yeux de la gargotière
Elle voulait une vengeance de grande ampleur
Tout cela pour le vol d'une paire de cuillères.
Chignon de travers, elle hurla la vieille sorcière
Criant et me lançant des injures de braise
Ignorant mes envies de vaincre ma misère
Ma terrible faim, allant jusqu'au malaise
Cruelle bouche tordue de férocité
Gros plan sur sa peau grêlée, sa couperose
Elle vociférait haro sur ma duplicité
J'étais à sa merci, une misérable chose
En soulevant les bras, s'indignaient ses seins
J'appellerai les gendarmes, garçon indigne
Ce gars doit être possédé par le Malin
Sont les mots de la femme qui trépigne
Elle proclamait "prison, honte, procès-verbal"
D'un air bourgeois que l'acte abject scandalise
Guignol, dénonçait l'épicière de carnaval
Ce vol de cuillères n'est pourtant qu'une sottise
J'aurais préféré manger oignons et lapin
De cette marmite l'odeur ma faim exacerbe
"La faim sans fin donne de vilains desseins"
Je ferai ma devise de ce proverbe
La sorcière ne se laissa pas attendrir
Et c'est ainsi qu'un soir de galère
Je me retrouvai en prison à souffrir
Pleurant ma mansarde pour un vol de cuillères
Texte inspiré du poème de Charles Baudelaire : les bijoux : j’ai essayé de garder les rimes et les rythmes
.
.
Texte écrit dans le cadre de cet atelier (cours d'écriture créative à distance) que m'a fait connaître Cécile d'Ecrimagine
Il fallait écrire un poème en partant les mots : gendarme chignon guignol mansarde mégère oignons
!