Raconter des histoires (de poneys et de chevaux mais pas seulement) Participer à des défis littéraires
J’abrite Einstein chez moi.
Personne ne veut me croire.
Au début, je ne l’ai dit à personne : on m’aurait prise pour une folle.
La première fois que j’ai dit à Bertrand, mon cher et tendre, que nous avions Einstein comme invité, il m’a regardé d’un air inquiet, bienveillant comme à son habitude, mais visiblement inquiet.
« Tu t’imagines des choses » m’a-t-il dit.
« Pas du tout lui ai je rétorqué. Notre invité est très très intelligent. Déjà il reconnaît Mozart et Schubert, si c’est pas une preuve cela ».
Personne ne veut me croire, pourtant il est exceptionnel.
Tous les jours, il m’étonne par sa présence muette, et oui on peut être muet et rayonner d’intelligence.
Tenez une autre preuve de son génie. Depuis qu’il m’accompagne dans nos déplacements, je ne me suis pas perdue une seule fois dans Paris. Avec Einstein comme co-pilote (c’est le petit nom affectueux que je lui aie donné), plus besoin de brancher mon GPS. Connaissant mon sens de l’orientation, cela tient presque du miracle. Un miracle très relatif certes mais certainement du à Einstein : je ne vois pas d’autre explication rationnelle.
« Tu sais »m’a dit Bertrand, « la réputation d’Einstein est très surfaite, il a marché à deux ans paraît-t-il et il a parlé à trois ». Mais moi, je ne l’écoute plus Bertrand, je SAIS qu’Einstein est exceptionnel : Bertrand dit cela parce qu’il est jaloux.
C’est sympa d’avoir un génie à la maison. Bon il mange comme quatre mais il faut bien cela pour alimenter ses nombreux neurones. L’autre jour, pendant une insomnie, j’ai donc compté les neurones d’Albert et bien je me suis endormie bien avant les avoir toutes comptées, c’est dire…..
Depuis pour être à la hauteur de ce petit génie qui habite chez moi, je me suis mise à la méthode Assimil : j’ai longtemps hésité entre l’anglais et l’allemand et finalement j’ai choisi allemand (vis-à-vis d’Einstein, le vrai, vous comprenez ?)
Oh je regrette déjà le moment où il va falloir que je me sépare de lui.
Le médecin me l’a dit pourtant : « vous êtes arrivée à terme, Madame Duchemin, déclenchement de l’accouchement dans trois jours »
Un génie cet Einstein mais pas pressé de sortir, je vous le dit. !
Je me demande si Bertrand va être d’accord pour qu’on l’appelle Albert le môme.
Cette petite histoire est un autre point de vue de l’histoire que l’on peut trouver ici
La consigne
" La réalité reprend ses droits et vous vous souvenez que votre âme généreuse vous pousse à accueillir les mal lotis, les cabossés de la vie. Mais cette fois, vous vous rendez compte que vous abritez un être d'exception, un génie absolu ... Vous pensez effaré : "Einstein habite chez moi" !
Racontez-nous comment vous avez compris que votre invité occasionnel était un personnage brillant susceptible de changer la face du monde. Dites-nous quelles ont été vos réactions et quelles furent les conséquences de cette incroyable découverte."