Raconter des histoires (de poneys et de chevaux mais pas seulement) Participer à des défis littéraires
Quatrième de couv : Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami, Kizuki. Puis sa rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la vie. Hommage aux amours enfuies, le premier roman culte d'Haruki Murakami fait resurgir la violence et la poésie de l'adolescence.
Oeuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald, La Ballade de l'impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami. Un superbe roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel l'auteur fait preuve d'une tendresse, d'un charme poétique et d'une intensité érotique saisissants. Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : " Norwegian Wood ". Instantanément, il replonge dans le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s'est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l'aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît...
Mes impressions : J’ai trouvé ce livre sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte très intéressant : les amis, les études, la découverte de la sexualité et de sa propre personnalité. Watanabe nous entraîne dans ses pensées et ses rencontres, sur un rythme propre à l'introspection et au questionnement. Il se cherche, se questionne, ruminant souvent le suicide de son ami. Son amie Naoko est bouleversante de fragilité. Midori, extravagante et extravertie est son contraire, malgré une vie famililae qui ne l'a pas épargnée.
Pour ma part, lorsque j'ai appris le secret de Naoko dont parle la quatrième de couv, il faut bien dire que j'ai une peu décroché de ce livre. Non pas parce qu'il était moins bien écrit, ou moins intéressant mais pour moi (compte tenu de mon expérience personnelle) la fin était inéluctable et très triste, j'ai donc pris du recul et finit ce livre en simple spectateur alors qu'avant j'avais l'impression d'être dans le livre au côté de Watanabe et de Naoko.
J'ai choisi trois extraits qui m'ont particulièrement plu :
Watanabe se promène dans Tokyo avec Naoko.
Au fur et à mesure que l'hiver avançait, je crus discerner dans ses yeux plus de transparence qu'auparavant. C'était une limpidité qui n'avait pas d'endroit où se poser. De temps en temps, elle me regardait dans les yeux sans raison précise, comme si elle y cherchait quelque chose, et, à chaque fois, j'étais pris d'un curieux sentiment de tristesse et de découragement.
Je finis par penser qu'elle voulait peut- être me dire quelque chose, mais qu'elle n'arrivait pas à l'exprimer avec des mots. Ou plutôt qu'avant de mettre en mots elle n'arrivait pas à le saisir à l'intérieur d'elle- même. C'était justement pour cela que les mots ne sortaient pas. (p 40)
Un dialogue entre Watanabe et son ami Nagasawa :
Plus on connaissait Nagasawa, plus on le trouvait étrange. J'ai rencontré, j'ai croisé et j'ai connu pas mal de gens bizarres au cours de ma vie, mais aucun ne le fut autant que lui. Pour ce qui est du lecteur passionné qu'il était, je ne lui arrivais pas à la cheville, mais il avait pour principe de ne lire que les auteurs morts depuis au moins trente ans. Il me disait que c'étaient les seuls en qui il avait confiance.
"Je ne dis pas que je n'ai pas confiance dans la littérature contemporaine. Mais je ne veux pas gaspiller un temps précieux en lisant des œuvres qui n'ont pas reçu le baptême du temps. La vie est courte.
- Quels sont les auteurs que tu aimes ? lui demandai-je.
- Balzac, Dante, Joseph Conrad, Dickens, me répondit-il aussitôt.
- On ne peut pas dire que ce soient des auteurs d'actualité.
- C'est justement pour cela que je les lis. Quand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut penser que comme tout le monde. Cela fait péquenaud et vulgaire. Quelqu'un de sérieux ne s'amuse pas à ce genre de chose. Est-ce que tu sais, Watanabe, que dans ce foyer toi et moi sommes les seuls à peu près convenables? Tous les autres sont bons à mettre au panier.
- Comment peux-tu le savoir ? lui demandai-je, surpris.
- Je le sais. C'est comme si nous avions une marque sur le front. Je le vois tout de suite. Et puis nous avons tous les deux lu Gatsby le magnifique!"
Je fis mon calcul dans ma tête.
"Mais cela ne fait que vingt-huit ans que Scott Fitzgerald est mort !
- Deux ans, ce n'est rien du tout, les écrivains comme lui peuvent être en dessous de la moyenne, tu sais" p 43
Les réflexions de Watanabe sur sa place parmi ses pairs :
Tout le monde semblait heureux, chacun à sa manière. Je ne savais pas si ces gens l'étaient vraiment ou s'ils en donnaient seulement l'impression, en tout cas, en cet agréable après-midi de la fin du mois de septembre, tout le monde semblait heureux, et cela m'emplit d'un sentiment de tristesse inaccoutumé. J'avais l'impression d'être le seul à me tenir en dehors de ce paysage.
Mais à la réflexion, à quel paysage avais-je appartenu durant toutes ces années? me demandai-je. La dernière scène intime dont je me souvenais était celle du billard près du port où j'avais joué avec Kizuki. Mais c’était cette nuit-là que Kizuki était mort et, depuis, un courant d'air glacial s'étaient installé entre moi et le reste du monde. J'essayai de réfléchir à ce qu'avait représenté pour moi l'existence de Kizuki. Mais il me fut impossible de trouver une réponse. La seule que je comprenais, c'était que la mort de Kizuki m'avait privé , pour toujours et totalement, d'une partie de ce que j'étais bien obligé d'appeler mon adolescence. J'en étais tout à fait conscient. Mais je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait signifier, ni des conséquences que cela pouvait entraîner. p103
et pour finir la chanson qui revient comme un leitmotiv dans tout le livre
Livre qui fait partie aussi du Challenge Romans cultes de Métaphore
et une participation au tour du monde en 8 ans chez Helran (pour le Japon)
et une participation au challenge à tous prix de Laure puisque ce livre a eu le prix Yomuiri