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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 06:49

Dans les années 1930, Brice Le Creurer, le narrateur, est un jeune garçon d’une douzaine d’années.

Le livre déroule  en quatre parties distinctes, jusqu’à ces 16 ans.

 

Dans la première partie, Brice raconte son enfance heureuse au Vénézuela entouré de son père, ethnologue et de sa mère. Ses parents disparaissent dans la jungle dans un probable accident d’avion. Brice, écrasé de chagrin, part à leur recherche. Un homme, Jouve Déméril le recueille dans la jungle et l’emmène au Brésil.

 

La deuxième partie se déroule au Brésil (selon le narrateur) mais le lecteur comprend vite, qu’en fait de Brésil, l’action se passe plutôt sur une autre planète. En effet on y rencontre des animaux étranges comme les « camélides, sortes de girafes de poche à poil ras », les personnes se déplacent en repteuses, sortes de voitures sur coussins d’air, les titres des livres lus par Jouve mettent la puce à l’oreille.

Il y a des moments très drôles où le jeune homme est en parfait décalage avec le lecteur, car il  n’a pas compris qu’il est sur une autre planète. Par exemple, il essaie de retirer une plume à un homme-paon en pensant qu’il s’agit juste d’une parure d’indien alors que les plumes sont la chevelure de cet homme-oiseau, de l’espèce des Kihas.  A la fin de cette partie, Jouve révèle à Brice la vérité et qu’aucun retour sur Terre n’est envisageable.

 

Condamnés à fuir du fait des opinions politiques de Jouve, les deux personnages se retrouvent après un long voyage en kélide dans une ville époustouflante sur Soror, Grand Croix, où se déroule l’adolescence de Brice. Lors de ce voyage, le lecteur est constamment surpris par les formes de vie sur cette planète, en particulier des morch, sorte de gros champignons-dolmen qui abritent des reptiles ou encore un attaque de planaires (non, non je ne vous dirais pas ce qu’est une planaire !). Cette ville est magique pour Brice et c’est la partie qui m’a lu plus intéressée, certainement aussi du fait que la vision du narrateur s’enrichit au fur et à mesure qu’il grandit. 

 

La dernière partie se passe sur une autre partie de la planète Soror, dénommée Subral . Cette dernière partie m’a moins plu que les trois premières car malgré une idée initiale très intéressante, elle se révèle vite répétitive et un peu trop sanguinolante à mon goût.

 

Parmi les autres sujets évoqués par le biais du narrateur mais de façon très périphérique, on note quelques considérations politiques, religieuses, mais ces partie font partie de la vie de Jouve et on les envisage via la vision d’un adolescent qui est plus passionné par ses rapports avec ces camarades que par des théories politiques.

 

Le noô du titre de ce livre correspond à une drogue que l’on trouve à l’état naturel sur Soror, drogue que l’on pourrait assimiler à une sorte de radioactivité qui donne des hallucinations fantastiques.

 

Paru en 1977, le premier chapitre de Noô1  commence dans une sorte d’hôpital psychiatrique inquiétant et on se demande souvent si toute l’épopée du narrateur n’est pas une longue hallucination. Enthousiasmée, par le monde fabuleux dépeint dans ce livre, je compte lire bientôt Noô2.

 

Quelques extraits :

 

« Bibliothèque ! Des bouquins et des bouquins ! des atlas ! Je passais mes heures les plus délicieuses à voyager assis devant les géographies, tremplin multicolore des imaginatifs. Soror, comme presque toutes les planètes gravitant autour d’Hélios, portait ses continents en écharpe. Le bloc principal émergeait en se déhanchant du Sud au Nord, comme une Amérique bancale dont la Terre de feu eût touché l’Insulinde, et le Labrador bousculé l’Irlande. Haut-Océan au dessus. C’était simple. Continent Nord : Uxael, continent sud : Subral, reliés par un isthme équatorial ténu, au limite de la rupture.

A mi chemin de l’Antarctique, une espèce d’Australie à pseudopodes joliment baptisée Imerine. Sur l’autre pointillé tropical, une poussière d’archipels environnant le Born montagneux, espèce de Suisse insulaire.….

Que de noms ! Tous ces noms à n’en plus finir de rêver sur les cartes : le fleuve Haïk, l’Azame, la Grande Dorsale, l’Île de Caïm, Côte des Estuaires, Monts des Singes, Golfe des Chaleurs, à n’en plus finir de voir défiler des rivages, ou de voir s’incliner des voiles sous la caresse des alizés. »

 

 

« C’est un mot de mon père. On lui disait : « Tu rêves ? », et lui, d’une voix lente : « Au contraire, je consomme de l’immédiat »

 

 

« Non, j’avais vécu dans une D.V (Demeure Végétale),  sans me douter une seconde que le revêtement intérieur était un parenchyme. J’avais ignoré que dans le sol, sous mes pieds, des racines se nouaient jusqu’au égouts pour y puiser la sève qui montait dans les murs en entretenant du même coup une confortable isothermie. »

 

 

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 C'était ma troisième participation au challenge d'AYMELYNE 

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commentaires

L
Madame,<br /> Je tenais à vous remercier pour le magnifique spoile que vous m'avez offert en lisant votre critique découverte sur Babelio, rendant inutile toute lecture possible du roman Noö (de mon auteur préféré) puisque l'essence même du livre s'est déjà évanouie, que l'ouvrage a perdu tout son mystère.<br /> Dans ces cas-là, on ne trouve généralement refuge que dans l'insulte, seul et unique moyen de purger la frustration, la rage qui se répand comme une gangrène. Toutefois, ce serait corrompre l'éducation que mes parents m'ont donnée et me rabaisser à un niveau identique à celui que je retrouve sur internet et que j’exècre le plus en l'homme. Aussi, je ne vous souhaiterais qu'une seule chose : le plus grand spoile possible et inimaginable sur l'un des livres de votre auteur préféré. Ceci dit, je reste persuadé que vous aurez tôt fait de supprimer mon message et de retourner dans la parfaite petite bulle d'indifférence de votre existence.<br /> Je ne vous salue pas et j'ose croire qu'un miracle quelconque plongera un jour prochain votre blog dans l'abime de cette vaste chose que nous nommons web.<br /> Avec tout mon mépris, madame.
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A
intéressant, je note :D
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L
<br /> <br /> Je te le recommande ;-)<br /> <br /> <br /> <br />